La Chine impose des exigences de qualité plus strictes aux constructeurs automobiles exportant vers l'Europe.



À compter du 1er janvier 2026, Pékin introduira des licences d'exportation pour les constructeurs de voitures électriques. Le gouvernement chinois espère que cela améliorera la qualité des produits et renforcera l'image internationale de l'industrie automobile.

Publié le 8 octobre 2025

Temps de lecture : 3 min

Au moyen de David Leclercq

 

L' industrie automobile chinoise acquiert rapidement une renommée internationale. Pendant des années, les marques de l'Empire du Milieu ont discrètement travaillé au développement de nouvelles technologies et de nouveaux véhicules, soutenus par d'importantes subventions de Pékin. Une fois ces technologies arrivées à maturité, elles se sont lancées à l'international, avec succès. En 2023, la Chine est même devenue le premier exportateur mondial de voitures, surpassant le Japon . Mais l'histoire n'est pas terminée : les voitures électriques chinoises souffrent encore d'un point faible : leur réputation inégale et leur service après-vente défaillant .

À compter du 1er janvier 2026, Pékin prévoit de faire marche arrière et d'instaurer des normes de qualité plus strictes pour les constructeurs de voitures électriques. Désormais, ils auront besoin d'une licence d'exportation pour vendre leurs modèles zéro émission hors de Chine. Jusqu'à présent, cette exigence ne s'appliquait qu'aux véhicules à moteur thermique et hybrides. Cette mesure, annoncée par le ministère chinois du Commerce, vise à mettre un terme à la prolifération des exportations non réglementées via des concessionnaires non autorisés. Certains de ces concessionnaires ont même vendu des voitures neuves comme des véhicules d'occasion , simplement pour gonfler artificiellement les chiffres de vente d'usines surchargées.

 

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Ce système parallèle a eu pour conséquence que les marchés émergents et certains pays européens se sont retrouvés inondés de voitures manquant de pièces détachées ou de service après-vente adéquat . Au grand dam de Pékin, qui ambitionne de construire une industrie automobile modèle. Une industrie qui, à terme, devrait même surpasser la réputation des marques allemandes.

Réponse à la guerre des prix

Il ne faut pas oublier que l'industrie automobile chinoise est engagée dans une guerre des prix acharnée depuis deux ans . La surproduction et la concurrence acharnée entre des centaines de marques locales alimentent encore cette lutte. En 2024, plus de 1,6 million de véhicules électriques ont été exportés. Un record, mais aussi un signe de déséquilibre du marché .

Des milliers de petits intermédiaires vendent en ligne des modèles de marques comme Xiaomi ou BYD à des acheteurs étrangers, souvent sans garantie, mises à jour logicielles ou homologation . Les propriétaires européens de voitures comme la MG4 se plaignent même d'attentes interminables pour les pièces détachées. De telles pratiques nuisent naturellement à l'image des voitures chinoises. C'est pourquoi Pékin souhaite désormais privilégier la satisfaction client au volume des ventes.

 

Sous la surveillance de l'État

Concrètement, le nouveau système de licences signifie que seuls les constructeurs agréés et leurs filiales seront autorisés à exporter des voitures électriques. Les concessionnaires indépendants seront ainsi mis à l'écart. Avec cette mesure, Pékin vise non seulement à améliorer l'expérience client internationale, mais aussi à stabiliser le marché intérieur et à mettre fin à la guerre des prix qui fait rage.

Dans le même temps, les marques et les acteurs plus modestes devraient connaître des difficultés, tandis que la mesure profite particulièrement aux champions nationaux BYD, Geely et SAIC. En introduisant des contrôles douaniers et des exigences plus strictes en matière de service après-vente, Pékin souhaite garantir que chaque véhicule exporté bénéficie d'un réseau d'entretien et de pièces détachées robuste .

La Chine souhaite se positionner comme un acteur automobile de premier plan, axé sur la qualité, et non plus seulement comme un producteur de véhicules bon marché. Et il y a de fortes chances qu'elle y parvienne : Pékin semble déterminé à atteindre cet objectif. La Commission européenne elle-même pourrait peut-être s'en inspirer , car elle insiste constamment sur l'importance de protéger les secteurs stratégiques. D'ici 2030, la Chine vise à exporter jusqu'à dix millions de véhicules par an.



Source: Gocar.







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